Chœur de Rouen Normandie dirigé par Hervé Chollois

Le 29 mars 2010 à 19h30

Concert Girard et Tomasi – Paris auditorium Saint-Germain – 29 mars 2010

Auditorium Saint-Germain - Paris |  

Dans le cadre du festival « Cuivres en Seine »

Au printemps 2010, Henri Tomasi et Anthony Girard seront nos deux compositeurs phares. Procession nocturne de Tomasi, l'une des Fanfares Liturgiques, offrant des pages pleines de tension, voire de transes parfois. Et Chants d'exil d'Anthony Girard, que nos deux ensembles (CRHN et NOCR) auront la grande joie et la grande fierté de créer – Anthony Girard, un compositeur français qui occupe une place un peu à part dans la production musicale contemporaine, tant son univers est imprégné de médiation poétique favorisant une vérité émotionnelle ainsi qu'une ouverture sur l'inconnu…

Avec l'orchestre La sirène de Paris dirigé par Fabrice Colas.

 

PROCESSION NOCTURNE  d'Henri Tomasi (« Fanfare liturgique » extraite de son opéra Miguel Mañara)

Pour ensemble de cuivres et percussion, soprano solo et choeurs mixtes ad libitum. Texte d'Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz

CHANTS D'EXIL d'Anthony Girard (création)

 

Anthony GIRARD : Chants d'exil

 Anthony Girard, né en 1959 à New York, est compositeur. Il a suivi des études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il obtient de 1980 à 1986 cinq Premiers Prix et à l’Université de la Sorbonne (D.E.A. d’Histoire de a musique en 1985). Ses premières compositions lui ouvrent les portes de la Casa Velazquez, où il séjourne de 1986 à 1988. Lauréat du Concours International de Besançon en 1988, le Prix Paul Belmondo de l’Académie des Beaux-Arts lui est décerné en 1992, et en 2001 il reçoit le Grand Prix Lycéen des compositeurs. Les volumes I et II de son ouvrage « Analyse du langage musical » ont obtenu le Prix Sacem de la réalisation pédagogique en 2002 et 2006.

Anthony Girard occupe une place un peu à part dans la production musicale contemporaine. Son univers stylistique peut être résumé par quelques mots : l'élan, le rêve, la joie, le mystère, la paix intérieure… mais aussi parfois l'ironie, l'inquiétude, l'effroi. La poésie et le mysticisme ont déterminé et accompagné l'évolution de son langage. Ainsi, sans pour autant exclure les influences stylistiques proprement musicales, l'école française moderne, le chant grégorien et l'enfance de la polyphonie, la musique de l'Inde ou le minimalisme, c'est à travers des rencontres et des affinités littéraires et spirituelles qu'il faut chercher les clés de son parcours.  La médiation poétique favorise, selon Anthony Girard, une mise à distance des préoccupations d'écriture et de toute velléité d'expression « personnelle » à la faveur d'une vérité émotionnelle, d'une ouverture sur l'inconnu.

Le Chœur de Rouen Haute-Normandie et La Sirène créeront une nouvelle œuvre d'Anthony Girard, Chants d'exil, pour chœur mixte et ensemble de cuivres et percussions, sur des poèmes de Jean-Paul Hameury. Cette œuvre, une commande de Fabrice Colas et l'ensemble Sur Mesures, est dédiée à Fabrice Colas.

  

Henri TOMASI : procession nocturne

Le compositeur Henri Tomasi  est né à Marseille le 17 août 1901 de parents corses.. Cet enracinement méditerranéen est le trait distinctif aussi bien de l’homme que de l’oeuvre. La Corse,  » Ile de lumière  » , passionnée, sauvage, Marseille, porte du rêve ouverte sur l’Afrique et l’Extrême-Orient, et la Provence imprégnée de  » l’antique beauté païenne « , graveront en lui des impressions ineffaçables. il poursuivit ses études au Conservatoire de Paris. En 1927, il obtint à la fois un Premier second Grand Prix de Rome et un Premier Prix de direction d’orchestre à l’unanimité. Il débuta aussitôt sa carrière de chef; en même temps il s’affirma comme compositeur avec trois poèmes symphoniques). Il devint membre en 1932 du groupe de « Musique contemporaine » TRITON, dont le Comité d’honneur comptait Ravel, Roussel, Schmitt, Stravinsky, Bartok, Enesco, de Falla, Schoenberg, R. Strauss. Après avoir dirigé les plus grands ensembles français et européens, et de 1946 à 1952, été premier Chef à l’Opéra de Monte-Carlo et à celui de Vichy, il abandonna la baguette vers 1956, autant en raison d’une surdité qui assombrit toute la fin de sa vie, que pour se consacrer totalement à la composition. Le 13 janvier 1971, alors qu’il terminait un arrangement a cappella de ses Chants populaires de l’Ile de Corse, il mourut à Paris, qui était resté pour lui, durant toute sa carrière, une ville d’exil.

Son œuvre – plus de 120 opus – aussi abondante et diverse dans le domaine lyrique et scénique que dans le domaine symphonique, fut couronnée en 1952 par le Grand Prix de la musique française (décerné par la SACEM), ainsi que par le Grand Prix musical de la Ville de Paris en 1960. « Musicien protéiforme » selon Emile Vuillermoz, Henri Tomasi a élaboré un langage inséparable de la civilisation méditerranéenne : sensoriel, coloré, tissé d’ombres et de lumière, vibrant de chaleur mélodique, il exalte tour à tour la chair et l’esprit. Comme l’a écrit le musicologue Frédéric Ducros : « Tomasi a su utiliser les ressources musicales de son époque en restant indépendant de tout système, et l’inspiration, cette valeur-clé reniée par les décadents, en perpétuel renouvellement, va de pair avec une richesse orchestrale qui fait de lui l’un des virtuoses de cette science après Ravel « .

 Procession nocturne (une Fanfare Liturgique extraite de Miguel Mañara)

 Henri Tomasi a tiré les Fanfares de son opéra Don Juan de Mañara (1944), ou Miguel Mañara, opéra dédié à son fils Claude, d’après le Miguel Mañara – Mystère en six tableaux (1913) d’ O.V. de Lubicz-Milosz. Ces fanfares sont, souvent, les seules musiques tomasiennes connues d’un grand public et de bien des interprètes. Il n'a pas hésité à leur donner le qualificatif de liturgiques, chacune d’entre elles sonnant – Annonciation, Evangile, Apocalypse, Procession nocturne – le rappel d’un moment, d’un acte, important dans la vie d’un croyant. Avec Miguel Mañara, nous voyons une facette d’Henri Tomasi, un temps tenté par le mysticisme : le « mystère » de l’écrivain lithuanien Milosz avait su toucher le compositeur et, après une première musique de scène pour les représentations du texte intégral, ce fut la superbe partition lyrique. Une partition achevée dans le calme de la Sainte Baume, à un moment où Tomasi, très sérieusement, envisageait de se retirer dans les ordres. On trouve dans ces pages une espèce de tension, de transes parfois – tension totalement présente dans la Procession noctune.

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